C’est ce que pense le responsable sortant du bureau anti-corruption. Selon lui 20% de ses compatriotes sont parfaitement droits, 30% complètement corruptibles et 50% à la limite.
Un tiers de la population corrompue?
C’est ce que pense le responsable sortant du bureau anti-corruption. Selon lui 20% de ses compatriotes sont parfaitement droits, 30% complètement corruptibles et 50% à la limite. Un phénomène aux conséquences sociales dramatiques qui vient selon lui d’une attention toujours plus importante donnée à la richesse matérielle.
Pratyush Sinha vient de quitter son travail au Central Vigilance Commissioner, c'est-à-dire responsable du bureau anti-corruption indien. Dans une interview donnée au journal Mint, il a révélé que la partie la plus difficile de ce 'travail ingrat' a été de voir l’évolution des mentalités indiennes. Selon lui, les habitants du sous-continent sont devenus de plus en plus corrompus avec la progression économique récente.
Je me souviens que quand j’étais enfant, le fait d’être considéré comme 'corrompu' était très mal vu. Il y avait un opprobre social sur le phénomène. C’est fini. La corruption est désormais dans les mœurs.
Selon Transparency International (TI), l’Inde se place au 84ème rang mondial sur l’indice de corruption. Elle obtient une note de 3,4 sur 10. La Nouvelle Zélande qui est première a 9,4 points, la Somalie en dernière position 1,1. Selon TI, des millions d’Indiens vivant dans la pauvreté seraient contraints de payer des officiels pour accéder aux services publics basiques.
Selon Pratyush Sinha, 20% des Indiens seraient incorruptibles.
Ils sont honnêtes quelque soit la tentation. C’est leur nature : ils ont une conscience. Ensuite, viennent 30% de personnes complètement pourries. Le reste, c’est ceux qui sont entre les deux, à la frontière du bien et du mal.
Les causes du phénomène ne seraient pas bien difficiles à comprendre. Selon Sinha,
si quelqu’un a de l’argent, il est respecté. Personne ne demande à savoir d’où vient cet argent.
Les dernières affaires de corruption ont touché les ouvrages de construction pour les jeux du Commonwealth qui ouvriront à Delhi le mois prochain et une affaire de fraude fiscale dans le championnat de première division de Criquet.
Selon le premier ministre Manmohan Singh, la corruption est un problème qui menace la durabilité du miracle économique. Un sentiment que doivent partager bien d’autres Asiatiques, en particulier les Chinois. Dont les dirigeants n’oseraient sans doute pas relater des statistiques aussi pessimistes.