Le plan de taxe carbone néo-zélandais est bien intentionné mais ses détracteurs n’ont pas manqué d’y voir la faille. La reforestation semble ne pas être une action aussi ‘verte’ qu’elle n’y paraît en Nouvelle-Zélande. Tout en nécessitant une organisation bien coûteuse, elle ne donne que …
faut-il se ruiner pour un programme carbone symbolique ?
Le plan de taxe carbone néo-zélandais est bien intentionné mais ses détracteurs n’ont pas manqué d’y voir la faille. La reforestation semble ne pas être une action aussi 'verte' qu’elle n'y paraît en Nouvelle-Zélande. Tout en nécessitant une organisation bien coûteuse, elle ne donne que très peu de résultats.
Il y a 5 ans, les détracteurs de la taxe carbone en Nouvelle-Zélande soutenaient que son impact économique serait plus lourd que ses bienfaits pour l’environnement.
Quelques années plus tard, autre gouvernement, même constat pour le programme carbone qui doit être mis en place le 1er juillet. Les sceptiques soulignent le fait qu’avec moins d’1% de participation aux émissions de gaz à effet de serre, les efforts de la Nouvelle-Zélande n’ont aucun effet ou presque au niveau mondial.
Le programme de contrôle des émissions de gaz dépend de nombreux facteurs comme le type de sol, la pluie, la température, etc. Cependant, en Nouvelle-Zélande il se trouve que les solutions ne font pas de la plantation d’arbres une solution très efficace contre le réchauffement climatique.
En vieillissant, les forêts finissent par produire plus de dioxyde de carbone en respirant qu’elles ne peuvent en absorber. Leur remplacement régulier serait alors la seule solution, tout en garantissant que le carbone absorbé ne soit pas rejeté pendant cette manœuvre. Dans le cas du pin néo-zélandais, seule la moitié de l’arbre est utilisable en temps que bois ; les racines, branches, aiguilles se décomposent trop rapidement en produisant du dioxyde de carbone.
Ainsi, il faudrait 4 000 hectares de sol néo-zélandais pour compenser les émissions d’une centrale électrique de taille moyenne. Décidément, la solution de la reforestation ne s'applique pas aux sols de ce pays, et le sacrifice des surfaces agricoles pourrait nuire à l’économie. Par ailleurs, certains pourraient aussi être tentés de remplacer les espèces locales pour des arbres à croissance plus rapide, plus aptes à absorber le dioxyde de carbone.
Et ce programme a un prix. Le gouvernement va accorder plus d’1 milliard de dollars de crédits carbone dans sa première année, sans doute payé par les entreprises responsables des émissions de gaz en grande quantité. Ce coût sera répercuté sur le public, le tout pour un impact à peine symbolique sur l’environnement. Sommes-nous, en tant que consommateurs, prêts à payer pour un symbole?