1083, c’est une entreprise lancée par Thomas Huriez au printemps 2013. Dans les rayons de cette boutique en ligne, on y trouve 3 modèles de jeans et une paire de sneakers unisexe qui se décline en 6 couleurs.
1083, des vêtements de proximité
1083, c’est la distance en kilomètres qui sépare les deux communes les plus éloignées en France : Porspoder en Bretagne et Menton en Provence-Alpes Côte d’Azur. 1083, c’est aussi une entreprise lancée par Thomas Huriez au printemps 2013. Dans les rayons de cette boutique en ligne, on y trouve 3 modèles de jeans et une paire de sneakers unisexe qui se décline en 6 couleurs.
Alors qu’un jean parcourt jusqu’à 65000 kilomètres lors de sa fabrication, Thomas a lui relevé le défi de ne pas dépasser 1083 kilomètres pour fabriquer ses jeans et ses sneakers. Outre l’importance de la proximité dans la réalisation de ses produits, 1083 repose aussi sur deux autres valeurs chères à Thomas : la justesse, autant envers les fournisseurs que les clients, et le respect de l’environnement.
Le désir d’entreprendre avec éthique
Ancien responsable informatique, il y a quelques années Thomas a décidé de changer de voie professionnelle dans l’objectif “d’entreprendre avec un peu plus de sens et d’éthique” et de “faire quelque chose de moins inutile et nocif”. C’est dans cette optique qu’en 2007, il s’installe à Romans dans la Drôme et ouvre Modetic, une boutique de mode “écologique, éthique et équitable”. Alors que son commerce se développe bien, plusieurs de ses fournisseurs sont victimes de la crise économique entre 2008 et 2010, forçant Thomas à user de sa créativité pour la survie de son commerce. C’est à ce moment-là qu’il réalise qu’il manque un accessoire pourtant très prisé à ses rayons : les chaussettes! En collaboration avec un fabricant au Portugal, il conçoit et commercialise donc les premières éco-chaussettes labellisées Modetic. En utilisant ce circuit court et en devenant à la fois marque et producteur, Thomas réalise 40% d’économies et se demande alors “pourquoi pas produire davantage nous-même?”.
Une campagne de financement participatif réussie
Au printemps 2013, grâce à une campagne de financement participatif sur ulule, Thomas réunit les fonds nécessaires et bien plus encore pour produire les 100 paires de chaussures et les 400 jeans qu’il souhaitait faire fabriquer pour démarrer 1083. Le soutien reçu ayant dépassé toutes ses espérances- plus de 1400 pré-commandes en tout à ce jour- il est en mesure de constituer un stock de jeans et sneakers qui pourront être vendus dans sa boutique et envoyés le lendemain de toute commande passée en ligne. “C’est extraordinaire!” s’exclame Thomas, “il y a eu un véritable effet boule de neige”.
La puissance de la proximité
Thomas décrit l’attention et le soutien reçus comme “improbables” et il est convaincu de “la puissance de la proximité”. En effet, le fait que l’entrepreneur puisse rencontrer les fabricants et dialoguer avec ses clients a de nombreux avantages. Déjà, cela permet à Thomas de “vérifier, suivre et contrôler” la qualité des produits utilisés ainsi que les conditions de travail de ses fabricants. Cette proximité, “c’est un véritable garde-fou pour ne pas perdre nos valeurs” affirme–t-il.
D’autre part, le fait d’avoir pu communiquer avec ses clients depuis le début lui a permis de mieux savoir ce qu’ils voulaient tout en bénéficiant de leurs idées et conseils. Par exemple, le choix du fond de poche a été soumis au vote des intéressés qui ont élu le modèle imprimé tricolore. Egalement inspiré par la suggestion d’un client, Thomas a décidé de rendre les patrons de ses jeans “libres de droits” pour que chacun puisse confectionner chez soi le jean “0km”. Le blog de 1083 où l’on parle autant du travail des fabricants que de l’avancé des commandes permet aussi de contribuer à ce sentiment de proximité et de renforcer les liens avec la clientèle.
S’adapter aux aléas de la délocalisation
La difficulté a été de trouver certains savoirs-faire, tels que la filature, qui ont disparus depuis longtemps en France à cause de la délocalisation, alors que “nos pays voisins ont su les conserver” regrette Thomas. En fin de compte, le coton bio vient de Turquie et il est filé en Italie avant d’être acheminé dans la Loire pour la teinture et le tissage puis dans les Bouches du Rhône pour la fabrication. Quant aux sneakers, ils sont entièrement fabriqués à Romans avec une semelle en caoutchouc recyclé, du cuir tanné sans Chrome 6, de la colle à base aqueuse, du textile et des lacets en lin bio. Ainsi, Thomas a réussi a réalisé des jeans 100% bio et des sneakers éco-conçus entièrement fabriqués en France et il travaille déjà sur la conception de nouveaux éco-produits… La “relookalisation” ne fait que commencer !