La capitale anglaise a atteint le taux critique annuel de pollution en un temps-record. Un véritable problème pour la santé publique qui oblige à prendre des mesures d’exception.
Selon la législation britannique, le niveau de dioxyde d’azote ne doit pas dépasser 200 μg/m3 plus de 18 fois en une année. À peine le temps de se souhaiter la "bonne année" que les Londoniens ont déjà atteint ce chiffre, le 5 janvier. Au cours de l’année 2016, plusieurs zones de la capitale, comme Putney High Street, avait pulvérisé ce taux de pollution plus de 1200 fois, les relevés étant effectués toutes les heures par l’organisme London Air.
Plusieurs faits sont en cause dont, bien sûr, le trafic surchargé de la capitale britannique, ce qui oblige Sadiq Khan, le maire de la ville, à envisager l’interdiction des véhicules diesel dans le centre de Londres. Ce projet a déjà récemment été adopté par Paris, Madrid, Athènes ou Mexico City. Car les voitures diesel sont les mauvais élèves de la pollution automobile. Elles émettent dix fois plus de particules nocives qu’un moteur à essence classique et 97% de ces véhicules dépassent la limite d’émission légale.
Un problème de santé publique
Face à ce problème de taille, Sadiq Khan a décidé de multiplier par deux les fonds destinés à lutter contre la pollution, rehaussant ainsi le budget annuel à 875 millions de livres sterling, soit environ 1 milliard d’euros. Une solution qui contraste avec les politiques du gouvernement britannique, jugées deux fois illégales par la Cour Suprême du Royaume-Uni à cause de leur trop faible impact.
Une situation plus qu’inquiétante qui a vu les députés britanniques évoquer une urgence pour la santé publique. Durant l’année 2016, environ 50 000 personnes sont décédées prématurément à cause de la pollution atmosphérique. De plus, une étude a établi un lien entre la proximité avec un axe routier polluant et le développement de démences. Des conséquences dévastatrices qui ne sont pas près de s’arrêter, si rien n’est mis en place au plus vite.