Dans certains restaurants de luxe offrant de la viande uruguayenne, il est désormais possible d’avoir accès à l’historique sanitaire complet de l’animal dont elle provient. Un système basé sur l’identification électronique de la totalité du cheptel bovin, qui intéresse déjà d’autres pays d’Amérique latine et d’Afrique.
Garçon ! L’historique de mon steak, s’il vous plaît !
Dans certains restaurants de luxe offrant de la viande uruguayenne, il est désormais possible d’avoir accès à l’historique sanitaire complet de l’animal dont elle provient. Un système basé sur l’identification électronique de la totalité du cheptel bovin, qui intéresse déjà d’autres pays d’Amérique latine et d’Afrique.
La puce à l’oreille
Le système de traçabilité totale de la viande uruguayenne séduit les marchés les plus exigeants et permet d’apporter une réponse rapide aux problèmes sanitaires rencontrés par les animaux.
Il suscite déjà l’intérêt d’autres nations latino-américaines ou africaines et sera présenté lors de la Conférence mondiale de la recherche agricole pour le développement (GCARD, en anglais), qui aura lieu en Uruguay à Punta del Este jusqu’au 1er novembre.
Le sommet sera l’occasion de découvrir les innovations les plus prometteuses qui contribueront au développement des pays émergents et permettront peut-être de répondre à l’un des grands défis du XXIe siècle : nourrir les 9 milliards d’êtres humains qui peupleront la Terre dans moins de quatre décennies.
Terre d’élevage par excellence, l’Uruguay a enduré plusieurs épidémies de fièvre aphteuse en 2000 et 2001 qui ont sérieusement ébranlé l’économie de ce petit pays d’Amérique latine. Pour éviter qu’un tel scénario ne se répète, les éleveurs uruguayens ont mis en place un système innovant basé sur la technologie RFID, avec l’aide active du gouvernement. Chaque animal est marqué à l’aide d’une puce placée sur l’oreille afin d’être identifié visuellement et électroniquement avant ses six mois.
Les coordonnées du producteur sont mises à disposition du consommateur
Toutes les informations enregistrées sont transférées vers une base de données centrale, qui permet de savoir à tout moment où se trouve l’animal, où il est né, et à qui il appartient.
Lorsqu’un animal est abattu puis découpé, les informations sont intégrées dans un code-barres qui accompagnera chaque pièce de viande jusqu’au consommateur.
« Lors de l’exposition de Shanghai, les clients pouvaient voir le code-barres du morceau de viande qu’ils mangeaient au restaurant et savoir d’où il venait. S’ils disposaient d’un ordinateur portable, ils pouvaient même écrire au producteur pour lui poser des questions », affirme María Nela González, directrice du Système national d’information du bétail d’Uruguay.
Grâce à ce système de suivi complet, l’Uruguay est le seul pays latino-américain à satisfaire aux réglementations mondiales les plus strictes, comme la norme européenne CE 481, qui lui donne accès aux marchés les plus exigeants.
Un outil contre les effets du réchauffement
D’autres pays comme les États-Unis et le Canada remplissent ces critères, mais pas pour la totalité de leur cheptel.
« Ici, le système n’est pas financé par le secteur privé mais par l’État, ce qui permet à n’importe quel producteur de satisfaire à la règlementation, qu'il possède 10 vaches ou 10 000 », explique María Nela González.
Cette traçabilité offre aussi la possibilité d’étudier l’impact des variations climatiques sur l’élevage, en prenant en compte les niveaux de précipitations pour chaque zone géographique. Ces mesures ont lieu dans le cadre d’une coopération entre la Banque mondiale et l’université américaine de Columbia, dont l’objectif est de minimiser l’impact des changements climatiques dus au réchauffement de la planète.