Le département de la Santé de la ville de New York fait un pas de plus dans sa guerre contre l’obésité en passant une loi qui interdit la vente de boissons gazeuses et autres boissons sucrées grands formats dans les restaurants, les cinémas et autres vendeurs ambulants de la ville.
New-York contre les boissons gazeuses XXL
Le département de la Santé de la ville de New York fait un pas de plus dans sa guerre contre l'obésité en passant une loi qui interdit la vente de boissons gazeuses et autres boissons sucrées grands formats dans les restaurants, les cinémas et autres vendeurs ambulants de la ville.
Plus de sodas grands formats à NY
Le règlement, proposé au printemps dernier par le maire de NY, Michael Bloomberg, et approuvé par le panel d'experts en santé après plusieurs mois d'examen, interdit dorénavant la vente de boissons sucrées dans des contenants de plus de 16 onces (environ 500 ml).
L'interdiction s’appliquera aux fast-foods, cinémas et théâtres de Broadway, aux cafétérias en milieu de travail, et à la plupart des autres lieux de restauration. Cependant, elle ne concerne pas les boissons vendues dans les supermarchés ou supérettes.
Après le vote, nous pouvions lire sur le twitter de M. Bloomberg:
La nouvelle politique contre les boissons sucrées est l'étape la plus importante jamais franchie par aucun gouvernement pour combattre l'obésité. Elle aidera à sauver des vies.
Selon les experts, cette réglementation s’attaque directement à l’une des causes principales de l'obésité, en donnant tout simplement aux gens la possibilité d'arrêter de boire plus de 16 onces de ces boissons. Pour un coca-cola de cette taille, le nombre de calories s’élève à 200 contre 240 pour un format de 20 onces. Pour une personne qui boit un soda par jour, la différence s'élèvera donc à 14 600 calories de moins par an !
Mais au-delà des chiffres, de nombreux médecins et experts en nutrition confirment que cette règlementation débloque les rouages vers un changement des habitudes de vie. Bien qu'il existe de nombreux facteurs causant l'obésité, « cela tient, en fin de compte, à la culture de consommation, et il faut bien prendre les premières mesures » a déclaré le Dr Jeffrey Mechanick du Mount Sinai School of Medicine.
Grognement de l'Association des boissons et de la restauration de New York
Les industries de la restauration et des boissons jugent cette mesure exagérée et les informations erronées. Selon eux, les experts en santé de la ville exagèrent quant au rôle que jouent les boissons sucrées dans l’obésité américaine. Ils envisagent d’intenter une action en justice contre cette interdiction.
Un seul membre du conseil d’administration, le Dr Caro Sixto, s’est abstenu de vote. Les huit autres membres du conseil ont voté un « oui » massif.
« Je suis toujours sceptique … Ce n’est pas assez complet », explique le Dr Caro, un médecin de Brooklyn.
Certains New-Yorkais voient aussi cette règle comme une entrave aux libertés par l’administration publique. Des dizaines de milliers de personnes ont signé une pétition diffusée par l’industrie, exprimant leur opposition.
Le début des réformes alimentaires
Mais cette nouvelle mesure sans précédent, devrait être suivie d'autres réformes à l’instigation de Mr Bloomberg.
Certaines se révèlent être révolutionnaires et peut-être initiatrices de nouvelles tendances. Nous parlons ici de l’inscription évidente du nombre de calories sur les menus de certaines chaînes de restaurants. McDonald a annoncé cette semaine qu'il commencerait l'affichage de ces informations dès la semaine prochaine, sur l’ensemble des Etats-Unis, anticipant ainsi l’exigence fédérale qui pourrait obliger toutes les grandes chaînes à le faire l'année prochaine.
New York a aussi interdit les graisses trans (hydrogénées) dans les aliments des restaurants et développé des mesures drastiques pour décourager le tabagisme. De plus, depuis ce mois de septembre, des dizaines d'hôpitaux de la ville proposent aux nouvelles mamans d’écouter des témoignages sur l’intérêt de l’allaitement face à l’utilisation de biberons en matériaux de synthèse et de lait chimiquement amélioré. Avec tous ces efforts, NY démontre son engagement ainsi que sa place de pionnière en matière de santé publique.