Après les marchés gratuits en Argentine, voici la nouvelle tendance qui vient de Nouvelle-Zélande. HANDS est une organisation dont le but est très clair, comment arriver à un système sans argent (How About a Non-Dollar System) ?
HANDS: les échanges gratuits de biens et services cartonnent!
Après les marchés gratuits en Argentine, voici la nouvelle tendance qui vient de Nouvelle-Zélande. HANDS est une organisation dont le but est très clair, comment arriver à un système sans argent (How About a Non-Dollar System) ?
Un concept d'échanges de biens et services
Ce système a été créé dans les années 1980, et en 2012, près de 10% de la population de Golden Bay, en Nouvelle-Zélande, échange des biens et services en utilisant ce concept. Même les commerçants s’y sont mis. A chaque service rendu, ou bien donné, les « hands » sont accumulés, sortes de points dont le compte est tenu sur internet. Grâce à ces hands, il y a également possibilité d'acheter des services. Besoin d’un ordinateur ? Ça tombe bien, quelqu’un n’a plus besoin du sien. En retour, il y a une contribution au bien-être de la communauté en mettant des dons de bricolage à sa disposition.
Un troc moderne
Le but du système est de renforcer la communauté à travers l’échange, une sorte de troc moderne. Charlotte Squire, journaliste pour Happyzine, rapporte les profits en capital social que ce système a eu sur sa communauté:
« Certains d’entre nous aiment consommer localement, mais ce serait bien de se comporter localement, aussi ».
Elle s’est rendue au marché local hivernal organisé par HANDS. Ça a été une façon pour elle de revoir des amis de longue date, leurs familles, les voisins, et d’avoir ainsi l’impression d’appartenir à un groupe, chaleureux de surcroît.
Elle a rencontré Jill Hayhurst qui est doctorante à l’université d’Otago. Sa recherche se concentre sur la générosité, la détermination, l’engagement communautaire, le capital social et la construction de capacités. Elle explique:
« HANDS utilise le concept du capital social, défini comme une organisation sociale dont les composants sont les réseaux, les normes et la confiance qui facilitent la coordination et coopération pour un profit mutuel. En bref, beaucoup plus de choses peuvent être accomplies ensemble qu’individuellement. HANDS, c’est l’existence d’une relation qui crée du capital qui n’est pas de l’argent. Les profits sont nombreux pour les individus, et pour leurs communautés. »
HANDS, une ressource sociale pour Golden Bay
La pyramide de Maslow représentant les besoins primaires inclue notamment respirer, manger, boire et dormir. Nouvelle mise à jour : au sommet s'ajoutent la moralité, la spontanéité et la créativité. Le besoin d‘amour et d’appartenance est au milieu de la pyramide – là où se trouvent les amis et la famille. C’est là où HANDS devient une ressource sociale pour Golden Bay. Jill Hayhurst ajoute:
« Notre bien-être se trouve boosté par l’amélioration de notre estime personnelle, notre sentiment d’appartenance et le soutien social dont nous bénéficions. Le capital social est aussi lié à la santé. Par exemple, les recherches ont démontré que les jeunes ayant peu de liens avec leur famille et leurs voisins sont deux fois plus susceptibles d’être en mauvaise santé que les autres. La même recherche prouve que s’impliquer localement a un lien fort avec la consommation de fruits et légumes. La santé est holistique, c’est-à-dire que la santé mentale est liée à la santé physique, et vice versa ».
Des profits économiques sur le long terme
A travers sa recherche, Jill Hayhurst trouve que les gens expérimentent également des profits économiques sur le long terme grâce aux liens forts qu’ils tissent avec leurs voisins. Aux États-Unis, ce concept est même utilisé dans des communautés pour combattre la pauvreté.
Dans d'autres régions de la Nouvelle-Zélande, des initiatives similaires apparaissent, tout comme la « Time Banks » (littéralement la banque du temps), une banque d’information qui répertorie les aptitudes, expériences et besoins des gens.
Ce sont de nouvelles façons d’organiser les communautés basées sur des concepts anciens. En ces temps de crises économiques, l’entraide semble plus que jamais la bienvenue.