Selon le département de protection de l’environnement, la pollution à Hong-Kong a été la pire de l’histoire pendant l’année 2011. Un véritable problème pour l’ancienne colonie britannique …
La pollution menace la capitale de la finance
Selon le département de protection de l’environnement, la pollution à Hong-Kong a été la pire de l’histoire pendant l’année 2011. Un véritable problème pour l’ancienne colonie britannique qui voit les cadres de la finance internationale partir pour Singapour à cause de cela. Un changement serait-il possible?
Les trois stations principales de mesure de la pollution le long des routes ont indiqué un niveau supérieur à 100 pendant 20% de l’année 2011. Un tel niveau signifie qu’au moins un des principaux polluants mesurés dépasse la limite réglementaire maximale. La situation est 10 fois pire qu’en 2005, où le niveau 100 n’avait été atteint que pendant 2% de l’année.
Un parc automobile très polluant
Si les hongkongais ont l’habitude d’accuser les usines du voisin communiste chinois, force est de constater que la pollution est aussi une affaire locale. Les niveaux de pollution sur l’ensemble des stations de mesure, et non plus seulement sur les trois principales, sont stables. Or les stations de mesure des nouveaux territoires, les plus proches de la république populaire de Chine, sont beaucoup plus représentatives de la pollution héritée des usines de la province du Guangdong en république populaire.
Alors, à qui la faute? Selon le département de protection de l’environnement, c’est l’âge moyen des véhicules en circulation et l’augmentation de leur nombre qui est à l’origine du problème. Pour y remédier, le gouvernement va installer des pots catalytiques sur les bus les plus anciens. Une mesure assez anecdotique qui ne va pas réconcilier les ONG environnementales avec l’administration.
Une politique environnementale très permissive
En effet, selon plusieurs de ces ONG, le gouvernement a volontairement retardé l’introduction de nouveaux standards de qualité de l’air, afin de pouvoir tranquillement mener à bien ses grands travaux d’infrastructure. Au nombre desquels on compte une nouvelle piste pour l’aéroport (la troisième) et des usines d’incinération des déchets. Selon James Middleton, de l’ONG ‘Clear the Air’, cette politique permissive en matière de pollution vient de très haut:
les fonctionnaires du département de protection de l’environnement ont aussi des enfants qui partagent le même air que nous. Cette politique vient clairement de décisions prises au sommet de l’administration. C’est une forme de mépris et de manque d’égards à la population de la part d’une administration dont l’un des devoirs primordiaux est d’assurer la bonne santé des citoyens.
Toujours est-il que l’administration pourrait avoir à se pencher très rapidement sur le sujet de la pollution de l’air. Plusieurs multinationales de la finance ont déplacé leurs QG Asie de Hong-Kong vers Singapour, qui dispose des mêmes avantages pour les banquiers (économie ouverte, personnel qualifié et multilingue, …) que Hong-Kong sans ses inconvénients : la qualité de l’air y est bien meilleure. Pour une cité qui abrite les sièges de HSBC ou Standard Chartered, la finance est une industrie trop importante pour ignorer des facteurs qui pourrait la faire fuir. Si le maintien de son statut de capitale asiatique de la finance passe par la réduction de la pollution, il est fort à parier que la nouvelle administration de Hong-Kong qui sortira des urnes pendant cette année 2012 saura y apporter le soin nécessaire.