Devenu trop étroit pour permettre le passage de certains types de porte-conteneurs, le canal de Panama oblige des milliers de navires à emprunter d’autres routes, plus longues et plus polluantes. Pour y remédier, l’élargissement du canal est programmé.
Un canal plus large pour réduire la pollution
Devenu trop étroit pour permettre le passage des porte-conteneurs de type Post-Panamax, le canal de Panama oblige des milliers de navires à emprunter d'autres routes, plus longues et plus polluantes. Son élargissement permettra de diminuer les distances parcourues par les marchandises, ainsi que leur empreinte carbone.
Entré en service en 1914, le canal de Panama s'apprête à fêter son centenaire. Celui-ci sera l'occasion d'inaugurer un nouvel ensemble d'écluses capables d'accueillir des porte-conteneurs de dernière génération, larges de 49 m et longs de 386 m (les Post-Panamax).
Selon les calculs actuels, le canal maritime centraméricain génèrera alors des économies de carburant permettant d’éviter la libération de 100 millions de tonnes de CO2 entre 2014 et 2024. Car chaque année, ce sont plus de 14 000 navires, transportant 203 millions de tonnes de cargaisons, qui empruntent le canal. Esteban Sáenz, directeur du département Environnement, Eau et Énergie de l'Autorité du canal de Panama (ACP), affirme :
L'agrandissement du canal évitera de dévier le trafic des navires vers d'autres routes plus longues, comme le canal de Suez ou le cap Horn, ce qui réduira les coûts de combustible pour le transport de marchandises.
Il est en effet beaucoup plus court d'emprunter le canal de Panama pour se rendre du nord-est asiatique à la côte est des États-Unis que de passer par le canal de Suez. L'autre alternative consiste pour les Américains à employer un système de transport intermodal faisant appel aux trains de marchandises pour traverser le pays, beaucoup plus gourmands en carburant que les navires.
Cerise sur le gâteau : une reforestation !
Si l'on en croit les arguments commerciaux d'une marque d'eau en bouteille ayant choisi de transporter ses produits de Los Angeles à New York via le canal de Panama plutôt que par voie ferroviaire, le voyage en bateau prend trois fois plus de temps, mais il permet de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre. Pour Esteban Sáenz, il est clair que :
Le cargo est une manière beaucoup plus efficace de déplacer des marchandises.
Parallèlement aux travaux d'agrandissement, un programme de reforestation du bassin hydrographique du canal a été mis en place. Celui-ci prévoit la plantation d’arbres sur 20 000 hectares, dont 4 000 ont d’ores et déjà été reboisés. Le bassin du canal de Panama s'étend sur 339 000 hectares, où vivent plus de 150 000 personnes. À terme, le projet de reforestation devrait permettre la capture de 6 millions de tonnes de CO2 supplémentaires.